Je voulais vous partager un apprentissage qui n’est pas toujours évident : le pardon ! Voici quelques semaines que ce mot se met souvent sur mon chemin.
Au début, je pensais que je devais apprendre à pardonner aux autres, mais très vite j’ai compris que c’est à moi-même que je devais apprendre à pardonner. Et si nous retournions à la définition du dictionnaire de ce mot PARDONNER.
Que signifie pardonner ?
Dans le dictionnaire Larousse, nous pouvons y voir plusieurs définitions.
- La première qui est d’accorder à quelqu’un son pardon pour son acte et de ne pas lui en tenir rigueur. Ex. : Pardonner une offense.
- La deuxième est de ne pas sanctionner une faute, une erreur ou ce qui pourrait être considéré comme un manquement au règlement, une règle morale. Ex. Pardonnez-moi d’insister.
- La troisième est de supporter, tolérer un comportement ou une qualité chez quelqu’un. Ex : On ne lui pardonne pas d’être intelligent.
Mais dans les faits, est-ce que pardonner est bien le travail à faire sur l’autre ? Accepter que la personne est pu agir en nous blessant ou en ayant un comportement qui nous est offensé ?
Mais pourquoi pardonner ?
Je suis donc confronter depuis plusieurs semaines à ce mot ! Il est sur ma route, partout… Pour la petite historie avec des amies, nous nous amusons souvent à se tirer les cartes pour connaître « l’humeur de la journée » . Cette carte « Pardonner » est sorti 2 fois en peu de temps. Les signes étaient donc là, devant moi : je dois pardonner ! Oui mais à qui ? Et pourquoi ? Est-ce que je n’ai pas déjà fait ce travail ?
S’écouter en silence
J’ai eu quelques jours de repos durant les fêtes de fin d’année et cette chance immense de pouvoir me retrouver un peu « seule ». Seule face à moi-même, dans le silence d’un appartement avec comme seul bruit de fond : la musique ou la télé que je pouvais activer ou pas. J’ai donc pris, ces quelques jours pour écouter mon corps et surtout écouter mon cœur. Mon cœur était triste et ce depuis plusieurs semaines. Cette année 2018 n’a pas été de tout repos, il y a eu des beaux moments comme des moins bons. C’est ce qu’on appelle la vie.
Mais quand nous sommes dans la course de notre quotidien, nous ne prenons plus le temps d’assimiler les choses qui nous arrivent et nous passons le plus rapidement possible à l’étape d’après. Cependant, un beau matin le constat est là : vous êtes triste, éteins, vous avez enchaîné les mois sans vraiment prendre le temps de vous poser. Vous avez foncé tête baissée pour ne pas trop réfléchir et surtout NE PAS TROP SOUFFRIR, surtout si un obstacle se glisse sur votre route. Car dans notre monde actuel : nous n’avons plus le temps de souffrir. Nous devons être performant, joyeux, bien dans notre corps et bien dans notre tête. Nous devons montrer notre réussite afin de prouver que nous avons une place dans cette société. Et bien pardonnez-moi : mais ce n’est que de la poudre aux yeux ! L’écoute de son corps est là pour nous le rappeler.
S’accepter !
Nous avons tous notre part d’ombre et de lumière. Dans la philosophie chinoise c’est ce qu’on appelle le Yin et le Yang. : le blanc et le noir qui permettent de créer l’équilibre. Seulement voilà, nous voulons tous être une créature de lumière : un ange. Nous souhaitons être parfait, tellement parfait que nous sommes en train de consumer la planète par les deux bouts ! Si notre part d’ombre ressort, nous invoquons ses « douleurs » du passé. Ces traumatismes que nous avons subis dans notre enfance, notre adolescente ou dans notre âge adulte. Nous allons, nous cacher, derrière ces vieilles histoires pour pouvoir justifier nos comportements.
Le pardon est donc là ! Nous devons apprendre à nous pardonner de ne pas être supérieur. Encore moins des anges qui auraient pu orner des tableaux de grands maîtres. Nous sommes juste des êtres humains, avec notre part d’ombre et de lumière ! Nous devons accepter ces deux aspects de notre personnalité car c’est ce qui permet de créer l’équilibre. C’est ce qui nous permet de faire en sorte que notre balance soit toujours au point 0 !
Le chemin vers le pardon : sera long
C’est donc cet apprentissage que je suis en train de vivre. Avant de pardonner aux autres : je dois me pardonner à moi-même de ne pas être ce petit ange tombé du ciel.
Quand vous avez compris que vous n’êtes pas un être de TOUTE beauté, vous commencez à accepter que sommeil en vous un loup blanc (celui qui vous montrera votre côté le plus majestueux) et un loup noir (celui qui vous montrera votre côté le plus sombre). Ils font route ensemble vers l’équilibre et l’acceptation.
Il y a donc, dans ce chemin du pardon, un processus d’acceptation. Oui, il y a eu une faute, une maladresse de faite. Elle a peut-être été volontaire ou involontaire. Le coup est peut-être parti tout seul car c’est notre colère qui s’est exprimée et que nous n’avons pas mesuré les conséquences de nos actes à ce moment-là. Si vous êtes dans le déni cela ne fera que retarder ce processus de pardon et le chemin sera encore plus long. En acceptant la faute (que vous soyez le receveur ou l’émetteur), vous accepter de déposer votre douleur et vous renoncez à continuer de souffrir. Une fois cette première étape de franchie, vous allez pouvoir continuer le processus.
La colère, la culpabilité et la compréhension
Ce n’est pas parce que vous avez reconnu la faute et le souhait d’arrêter de souffrir que le processus est terminé.
Vous risquez de passer par la colère ! N’hésitez pas à sortir dehors, à crier à plein poumons tout ce qui vous passe par la tête. Pleurez, hurlez extériorisé tout ce qui se trouve à l’intérieur de vous. Pour ma part, j’ai beaucoup pleuré ces dernières semaines. Je sais qu’il y a encore des choses coincées au fond de ma gorge car après la colère c’est la culpabilité qui prend le dessus.
Se sentir coupable de nos actes ou bien d’avoir accepté qu’on puisse nous faire du mal, va se réveiller en vous. Nous devons comprendre, par cette culpabilité, quelle partie de nous a été blessé. Est-ce que c’est notre orgueil ? Notre ego ? Notre intégration physique ? Et j’en passe. Nous devons apprendre à nous détacher de cette culpabilité. Si les choses se sont passées ainsi c’est que c’était « écrit ». Car c’est une étape que nous met la vie sur notre chemin pour pouvoir grandir et apprendre que nous ne sommes pas des êtres parfaits. Nous avons aussi nos faiblesses.
Quand vous avez réussi à vous détacher de votre colère et de votre culpabilité, vous pouvez alors essayer de comprendre l’autre en vous plaçant de son point de vue. C’est un exercice que l’on fait rarement mais qui peut permettre de mieux accepter les faits. Cela ne signifie pas qu’on valide les actes mais simplement de voir les faiblesses de nous-même ou d’autrui. Car oui n’oublions pas que pardonner à l’autre, c’est avant tout se pardonner à nous-même.
Le temps et reprendre le cours de sa vie
Toutes ses étapes ne se font pas en un claquement de doigts sinon l’exercice serait bien trop facile. Il va falloir du temps, beaucoup de temps avant d’arriver à pardonner. Quand le pardon est là, nous sommes prêts à vivre de nouvelles aventures.
Mon apprentissage du pardon
J’ai eu une enfance très heureuse mais ce n’est pas pour autant que ma famille était parfaite. Bien au contraire, ils ont fait des erreurs, des maladresses qu’ils ont compris avec le temps. Nous apprenons à être parent au fil de l’eau et l’éducation sera différente selon si vous êtes le premier, le second ou bien enfant unique.
Nous ne pouvons pas en vouloir à nos parents toute notre vie parce qu’ils nous ont punis de sortie (l’exemple est léger, mais vous comprenez le cheminement). Les erreurs qu’ils ont pu commettre font de nous la personne que nous sommes aujourd’hui. Aujourd’hui, nous sommes seuls responsables de vouloir le bon ou le meilleur pour nous. Seulement nous, pouvons prendre nos décisions et estimer si c’est un bon choix. J’ai appris à pardonner les maladresses, les colères ou autres « injustices » qu’ont pu faire mes parents durant ma jeunesse. Grâce à tout ça j’ai pu prendre ma liberté. Refuser un cadre qui ne me convenait pas et voler de mes propres ailes. Je ne vais pas cacher que j’ai pu leur exprimer ma colère (verbale ou par écrit) mais j’ai surtout tourné la page du livre pour pouvoir en écrire une nouvelle.
Aujourd’hui, j’apprends à vivre et à pardonner mon côté obscur. Celui qui peut blesser sans vraiment vouloir blesser. Celui qui peut surgir sans trop vraiment s’y attendre. Je comprends aussi que ce côté sombre permet de faire briller encore plus fort la petite étoile qui a au fond de moi. Le chemin du pardon est encore long mais je sais que mon passé se guérit avec mon présent ce qui permettra à mon futur d’être encore plus beau.
Nous sommes vulnérables et c’est ce qui fait notre beauté. Apprenons à nous pardonner et de ce fait à pardonner aux autres nos maladresses.
Prenez soin de vous, personne ne le fera à votre place ❤
Gregory
Posted at 00:26h, 09 octobreMerci article impressionnant et quelque peu déroutant ….
On a tous ce côté sombre avec un degré plus ou moins marqué ce qui donne à l’humain de nombreuses possibilités de voir le futur comme un trésor et non comme plait. ….reste à prendre le bon choix sans pour autant mettre la charue devant les boeufs et d’être toujours dans le système de toujours pardonner « on a tous un libre arbitre après il ne que de respecter le choix des autres. … »